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5 grandes tendances de l’économie & de la société d’ici 2025

7 min

5 grandes tendances de l’économie & de la société d’ici 2025

Le cabinet de conseil américain Kearney a récemment publié une nouvelle étude sur les cinq grandes tendances qui façonneront l’économie mondiale et la société jusqu’en 2025. Voici en synthèse ces 5 tendances majeures.

Des gouvernements en difficulté

La crise liée à la Covid-19, les protestations contre les inégalités, le changement climatique et les difficultés économiques généralisées comme par exemple l’augmentation du taux de chômage… Ce ne sont là que quelques-uns des problèmes qui pèsent lourdement sur les gouvernements du monde entier.

Alors que la pandémie assaille les gouvernements, de nombreux dirigeants ont recours à des outils fiscaux et monétaires pour répondre aux enjeux économiques. L’ampleur des interventions fiscales est impressionnante. Au cours des cinq prochaines années, les gouvernements devront faire face à des difficultés liées au remboursement.

Les économies des pays développés sont peut-être en mesure de supporter le poids supplémentaire de la dette et les faibles taux d’intérêt pendant un temps, mais les factures finiront par arriver à échéance. Les marchés émergents sont quant à eux confrontés à des défis plus immédiats, car les fonds se tarissent plus rapidement et les possibilités d’emprunt sont plus limitées. En outre, leurs devises sont moins acceptées au niveau mondial, ce qui leur laisse moins de marge de manœuvre que leurs homologues plus développés.

Si les déficits budgétaires persistent jusqu’en 2025, les gouvernements, de plus en plus contraints par l’encours de leur dette et par la diminution de leurs prérogatives en matière de politique économique, se tourneront vers les administrations locales et le secteur privé pour obtenir le soutien nécessaire au maintien de la confiance des citoyens.

L’autosuffisance nationale

La crise sanitaire a servi de signal d’alarme aux gouvernements sur la nécessité de gagner en résilience en renforçant leurs capacités d’autosuffisance. À mesure que les gouvernements s’efforcent d’améliorer leurs capacités dans des secteurs clés, tels que la santé, les technologies, l’alimentation ou encore l’énergie, le secteur privé peut identifier de nouvelles opportunités de collaboration avec les pouvoirs publics. Cependant, une intervention trop importante des pouvoirs publics pourrait étouffer l’innovation à long terme.

Une marginalisation accrue de tout un pan de la société

Au cours des cinq prochaines années, les inégalités exacerbées par la crise sanitaire et économique entraîneront une marginalisation plus importante encore des “laissés pour compte”, tels que les minorités ethniques, les travailleurs peu qualifiés, les mères qui travaillent mais aussi les étudiants et les enfants qui ont vu leurs possibilités d’apprentissage se réduire avec la crise. Leur réintégration sera un défi de taille dans un environnement économique difficile. Les gouvernements et les entreprises vont devoir travailler ensemble pour soutenir et faire monter en compétences ces groupes importants de la société.

3 implications business possibles à cela :

  • Les consommateurs exigeront de plus en plus un leadership fort de la part du secteur privé et public. Une étude mondiale récente montre qu’ils sont en effet 4 à 6 fois plus susceptibles de soutenir et d’acheter auprès d’entreprises dites “purpose-driven”. Une entreprise de ce type est une entreprise qui a pour objectif de produire « des solutions rentables aux problèmes des personnes et de la planète, et non de tirer profit de la production de problèmes pour les citoyens ou la planète », selon les mots du professeur Colin Mayer, enseignant à l’Université d’Oxford.
  • Les entreprises se concentreront davantage sur leurs prestations et leurs offres en matière de garde d’enfants.
  • Le reskilling (ou la requalification) et la formation de la main-d’œuvre seront prioritaires. Les entreprises travailleront indépendamment et avec les gouvernements pour promouvoir la requalification, en rejoignant des initiatives telle que la “Reskilling Revolution” du Forum Économique Mondial. Le nombre de programmes de ce type ne fera que croître à mesure que l’automatisation éliminera des emplois.

Une augmentation de l’insécurité alimentaire

Une crise alimentaire mondiale se profile à l’horizon, avec des conséquences négatives pour les marchés émergents. L’approvisionnement en denrées alimentaires se resserre en raison des restrictions commerciales, des perturbations de la production et des baisses de revenus dues à la crise. Les perspectives à 5 ans suggèrent que la situation va s’aggraver, entraînant des changements dans l’industrie alimentaire, un renforcement des inégalités entre les pays et une baisse générale de la productivité.

L’insécurité alimentaire peut avoir des conséquences (commerciales) de grande ampleur. La famine entraîne des retards de croissance, un état qui peut s’accompagner de problèmes physiques et cognitifs qui perdurent à l’âge adulte. À l’échelle mondiale, plus de 20 % des enfants de moins de cinq ans présentaient un retard de croissance en 2019. Dans certaines régions d’Afrique et d’Asie, les pertes économiques liées au retard de croissance peuvent atteindre jusqu’à 11 % du PIB.

Plus généralement, le think tank londonien Chatham House a constaté que la malnutrition dans les marchés émergents peut coûter aux entreprises jusqu’à 850 milliards de dollars de perte de productivité. Les prix élevés des denrées alimentaires, par exemple, peuvent accroître la probabilité de troubles civils, comme on l’a vu au Chili et au Liban. Les manifestations provoquées par les pénuries alimentaires et les prix élevés peuvent perturber les opérations, les activités commerciales et potentiellement provoquer de rapides changements politiques.

Une vague de fusions et d’acquisitions

Les fermetures prolongées à cause de la crise sanitaire ont réduit les marges bénéficiaires de nombreuses entreprises dans le monde. Ce choc économique est sur le point d’entraîner une vague de fusions et d’acquisitions (F&A), les entreprises les plus solides rachetant à prix d’or leurs concurrents affaiblis, leurs technologies et leurs actifs.

Au cours des cinq prochaines années, les entreprises de plusieurs secteurs vont se mettre à la recherche de concurrents. Entre-temps, avec plus de 1 500 milliards de dollars de capitaux et une pléthore d’entreprises financièrement affaiblies, les groupes de capital-investissement ont réalisé plus de 5 500 transactions au cours des neuf premiers mois de l’année 2020.

Cette tendance se poursuivra sur le moyen terme, sous l’impulsion d’entreprises plus solides dans des secteurs bénéficiant de la pandémie, comme le e-commerce ou encore les entreprises numériques. Les grandes entreprises technologiques cherchent également à faire des acquisitions. Entre janvier et mai 2020, les géants de la tech comme Amazon, Apple, Facebook et Microsoft ont annoncé leur plus grand nombre d’acquisitions depuis 2016 (19 au total).